LE GRAND TEMPLE DE CASTRES

 

L’origine du Grand Temple de Castres se trouve dans la Chapelle des Capucins bâtie par cet ordre sur les instructions de Louis XIII après la dernière guerre de Religion, dite  » de Rohan « , gagnée par l’armée catholique devant Montpellier le 19 octobre 1629.

Il est possible, mais pas certain, que cette construction faisait suite à une chapelle précédente dont on voit un mur et une porte murée ogivale dans la rue.

Les cinq derniers capucins en furent chassés en 1791 par la Révolution, malgré leur réputation auprès de la population. L’immeuble, transformé en grange puis en dépôt de salpêtre, fut enfin dévolu à la fabrication de poudre pour l’armée. Après la chute de Robespierre, il fut affecté, à l’exception du cloître, actuellement noyé dans les constructions voisines, à l’exercice du culte réformé en 1795, par application de la Loi du 2 prairial an III. Cette situation perdure encore.

 

 

Architecture

 

L’immeuble se signale dans la rue du Consulat par une porte surmontée d’un arc bombé avec une sculpture rappelant les insignes propres aux premiers occupants : des bras croisés avec les stigmates, et un soleil rayonnant.L’entrée donne sur un petit vestibule, isolant des courants d’air et du bruit.

Ce sas franchi, on est impressionné par la nef rectangulaire, flanquée de quatre chapelles, et surtout par la chaire monumentale, ronde, entourée de deux escaliers, de style grec avec ses deux colonnes cannelées et son fronton, due à l’architecte Barthès (1848).

De hauts lambris encadrent le fond réservé à l’officiant, aux bancs des Conseillers presbytéraux et des Diacres, ainsi qu’au parquet supportant la table de communion.

Le plafond remplace les voûtes d’arêtes primitives, encore présentes dans une chapelle. L’acoustique a été améliorée.

A gauche de l’entrée, une cave vide a été sondée et condamnée en 1937. Le sas d’entrée sert de tribune à l’orgue, fournie par la Mairie il y a peu, dont la sonorité complète heureusement la gamme des églises de la ville.

Au même niveau que l’instrument, des galeries coupent les arcs des chapelles depuis la fin du XIX° siècle pour recevoir la multitude des fidèles. Le mur du fond, soutenant la chaire, est percé de trois ouvertures, dont deux portes, prises dans les lambris, accèdent à la sacristie, ancien choeur réservé aux dévotions des capucins devant le maître-autel.

La voûte, en croisées d’ogive, est d’origine, curieusement surmontée d’une salle appartenant à un immeuble voisin. La troisième ouverture, en arc de plein cintre, est dissimulée par la chaire et n’est accessible que de la sacristie.

 

 

Décoration

 

L’ensemble, nef et chœur, est éclairé par quatre fenêtres hautes, face au Sud, les deux premières coupées par le plancher des galeries.
Le décor ancien du XVII° siècle n’est plus visible sous un badigeon uniforme, réputé bleu avec filets d’or, repéré par endroits lors des travaux en 1936.
Il en resterait deux ensembles, l’un derrière la chaire, dont on a perdu la mémoire, l’autre derrière l’orgue, apparu à l’occasion du remplacement de l’instrument, avec son décor religieux dans un cartouche ovale, meublé d’anges, d’un chapeau, de crosses, de croix autour d’armes épiscopales, probablement de Mgr de Tuboeuf, aumônier de Louis XIV, en fonction à Castres de 1664 à 1682. Le relevé en est présenté dans une chapelle Nord.

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